Deux femmes arrêtées à l’aéroport international de Zurich avec plus de 1'000’000 de francs suisses dans leurs valises. Le Département fédéral de l’intérieur a ouvert une enquête.
Lors de la fouille, les autorités ont trouvé 800'000 francs suisses et 186'000 euros. Les passagères n’avaient soumis aucune déclaration en douane, bien qu’elles y soient légalement obligées.
2025-10-04 06:59 — Chronique de Claire Meunier
Lundi matin, à l’aéroport international de Zurich, une opération de contrôle de routine a pris une tournure inattendue. Deux femmes, arrivant d’un vol en provenance d’Amsterdam, ont été interpellées après qu’un agent de la douane a remarqué un comportement jugé nerveux. Le contrôle de leurs bagages a rapidement révélé la présence de plusieurs paquets soigneusement dissimulés entre les vêtements. À la grande surprise des agents, il ne s’agissait ni de produits interdits ni de marchandises de contrebande, mais de liasses de billets en francs suisses et en euros.
Selon le communiqué du Département fédéral de l’intérieur, les passagères transportaient environ 800’000 francs suisses et 186’000 euros, répartis dans plusieurs valises. Les sommes, encore partiellement emballées dans du plastique, semblaient provenir d’une source commune. Les deux femmes, âgées de 32 et 41 ans, n’ont pas pu présenter de documents prouvant la légalité du transport ni de déclaration douanière conforme. Les agents ont donc immédiatement procédé à la saisie des fonds et à la mise en détention provisoire des voyageuses.
Les premières investigations indiquent que les deux suspectes résideraient dans le canton de Vaud et auraient effectué plusieurs voyages similaires au cours des derniers mois. Les enquêteurs cherchent à déterminer si elles agissaient seules ou dans le cadre d’un réseau plus vaste de transferts illégaux d’argent. Le Service de renseignement de la Confédération a été sollicité afin d’évaluer un éventuel lien avec des circuits de blanchiment transfrontaliers.
Interrogé par la presse, un porte-parole de l’aéroport a précisé que les contrôles ciblés de ce type étaient devenus plus fréquents ces derniers temps, notamment depuis la hausse des flux de capitaux non déclarés circulant entre la Suisse et l’Union européenne. « Il est rare de découvrir des montants aussi élevés transportés physiquement », a-t-il ajouté. Les douaniers appliquent des méthodes d’analyse comportementale combinées à des systèmes de détection automatisés pour repérer les situations suspectes.
L’arrestation a provoqué un certain émoi parmi les voyageurs présents sur place, la scène s’étant déroulée dans la zone publique du terminal principal. Plusieurs témoins ont rapporté avoir vu les agents escorter les deux femmes vers une salle d’interrogatoire, sans heurts ni résistance. Selon un employé du service de sécurité, la procédure s’est déroulée « avec calme et professionnalisme » afin d’éviter toute agitation dans l’aéroport.
Du côté des autorités, le Département fédéral de l’intérieur a confirmé l’ouverture d’une enquête pour blanchiment d’argent et infraction à la loi sur le transport transfrontalier de valeurs. Si les accusations se confirment, les deux suspectes risquent jusqu’à cinq ans de prison ainsi qu’une confiscation définitive des sommes saisies. Les enquêteurs travaillent actuellement à retracer la provenance exacte de l’argent, un processus souvent long et complexe dans les affaires de transferts illicites.
Les experts financiers consultés soulignent que ce type d’affaire illustre la persistance de circuits parallèles utilisés pour contourner les déclarations fiscales ou dissimuler des flux financiers. Selon eux, la Suisse, bien qu’ayant renforcé ses mécanismes de contrôle, demeure un point de transit prisé pour les transferts de fonds internationaux en raison de son système bancaire développé et de la libre circulation des capitaux.
Pour l’heure, les deux femmes demeurent en garde à vue dans l’attente de leur première comparution devant le ministère public zurichois. L’affaire, encore en cours d’examen, relance le débat sur la nécessité d’un contrôle accru aux frontières aériennes et sur la coopération entre les autorités suisses et européennes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. À Zurich, la nouvelle a fait la une des journaux du soir, rappelant que, parfois, les histoires les plus surprenantes se cachent dans les valises les plus ordinaires.