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Sur la Route des Lacs : un itinéraire entre Genève et Interlaken

Du Léman aux eaux turquoise du lac de Thoune, ce parcours traverse des paysages alpins spectaculaires. Les voyageurs y trouvent un condensé du charme helvétique, entre culture, nature et traditions locales.

2025-10-17 18:06 — Chronique de Marc Duval

Entre Genève et Interlaken, la Route des Lacs trace un itinéraire fascinant au cœur d’une Suisse aux mille reflets. Du bleu profond du Léman aux eaux turquoise du lac de Thoune, ce voyage relie des paysages qui semblent peints à la main. Chaque étape dévoile un nouveau visage du pays, entre montagnes majestueuses, vignobles suspendus et villages bordés de jetées fleuries.

Le périple commence à Genève, cité cosmopolite où les rives du Léman offrent une première halte empreinte d’élégance. Les voiles blanches des bateaux contrastent avec la silhouette du Jet d’eau, tandis que les promeneurs longent les quais animés. En quittant la ville, la route serpente à travers les vignobles de Lavaux, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Là, les vignes en terrasses plongent dans le lac, offrant l’un des panoramas les plus célèbres du pays.

Plus loin, Lausanne séduit par son énergie et sa jeunesse. Capitale olympique et cité universitaire, elle mêle culture, sport et douceur de vivre. Depuis les hauteurs d’Ouchy, la vue sur le Léman et les Alpes françaises semble infinie. Les cafés du bord du lac invitent à la contemplation, tandis que les cyclistes filent vers Vevey et Montreux, où la Riviera vaudoise dévoile ses palmiers et ses promenades élégantes.

À mesure que la route quitte les rives du Léman pour gagner l’Oberland bernois, les paysages changent d’âme. Le vert tendre des coteaux laisse place aux prairies alpines et aux forêts denses. Les lacs deviennent plus sauvages, encadrés de pics abrupts et de chalets isolés. Ici, la nature reprend ses droits, imposante et paisible à la fois.

Le lac de Brienz et celui de Thoune, séparés par la petite ville d’Interlaken, offrent un spectacle saisissant. Le premier, d’un bleu laiteux presque surnaturel, attire les photographes du monde entier. Le second, plus vaste, abrite de charmants villages comme Spiez et Oberhofen, où les châteaux médiévaux se reflètent dans l’eau. Une croisière sur ces lacs permet de mesurer la beauté brute et la sérénité du paysage suisse.

Les voyageurs motorisés apprécient la souplesse de cet itinéraire, jalonné de haltes gourmandes et de points de vue spectaculaires. À chaque virage, une auberge traditionnelle ou une fromagerie artisanale rappelle que la Suisse se savoure autant qu’elle se contemple. Les marchés de produits locaux rythment les petites villes traversées, offrant vins, miels et fromages à déguster sur le pouce.

Sur la Route des Lacs, le temps semble ralentir. On s’arrête volontiers dans les villages, pour un café au bord de l’eau ou une promenade sur les pontons de bois. Les habitants accueillent les voyageurs avec chaleur, heureux de partager leurs coins secrets : une crique isolée, un sentier oublié, ou une vue panoramique au détour d’un virage.

La route n’est pas qu’un itinéraire touristique ; c’est une immersion dans la Suisse du quotidien, celle des traditions préservées et des paysages habités. Les églises romanes, les moulins rénovés et les maisons de pierre rappellent que chaque lac a son histoire, souvent liée à la pêche, au commerce ou à la navigation. Le long de ces eaux tranquilles, passé et présent s’entrelacent naturellement.

À Interlaken, point final du voyage, la vue sur la Jungfrau, le Mönch et l’Eiger clôt l’aventure en apothéose. Les plus téméraires s’élancent en parapente depuis les hauteurs, tandis que d’autres préfèrent savourer un dernier repas au bord de l’Aar, la rivière qui relie les deux lacs. La quiétude du lieu contraste avec la majesté du décor.

De Genève à Interlaken, la Route des Lacs est bien plus qu’un itinéraire : c’est un fil d’eau et de lumière reliant les visages d’une Suisse plurielle. Chaque lac est une escale, chaque reflet une promesse. En la parcourant, le voyageur découvre que le pays tout entier est un miroir — celui de la nature, du temps et du regard émerveillé qu’elle inspire.